17 septembre 2010

Une demi heure sur pause

Dans moins d'une heure elle devra bouger, mais pour le moment elle garde le cul vissé sur son canap. Elle tue le temps comme elle peut en attendant l'heure de partir pour son rendez-vous. Elle se sent assez sereine physiquement grâce aux médocs, mais paradoxalement le stress tout au fond est palpable, elle ressent les battements sourds de son cœur juste au fond de sa gorge, et essaye de ne surtout pas penser qu'elle va prendre la voiture pour la première fois depuis plusieurs semaines, qu'elle va sortir de son appart pour la première fois depuis plusieurs jours. Elle espère que cette fois ci elle se sentira aidée, que pour une fois le médecin prendra le temps pour chercher et trouver, concrètement et explicitement, ce qui cloche chez elle. Elle se sent tellement bancale qu'elle rêve à un miracle thérapeutique. Elle va encore une fois devoir se raconter, dire ce qui ne va pas, pourquoi et comment. Sentiment de devoir justifier de son état. Et les mots ne sortiront pas dans l'ordre, encore une fois, sa voix sera trainante, éteinte, monotone, et elle essayera de trouver un peu de crédibilité dans le descriptif de son état. Elle sait q pour avancer il faut qu'elle reprenne les séances, mais devoir remettre ça la saoule gravement. Recommencer à zéro dans un nouveau centre, l'angoisse inhérente à cette nouvelle situation, la salle d'attente chaque semaine, la sale odeur de médocs, les gens bancals eux aussi que l'on ose pas regarder. Tout ça la blase.

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