3 janvier 2012

L'envie d'écrire ne la lâche pas, du matin au soir, du crépuscule à l'aube, le cerveau en ébullition, elle contrôle avec peine les pensées qui se jettent dans sa tête comme les vagues qui se fracassent contre les rochers. Aligner les mots l'apaise, jetés en vrac ils se rangent, bien en ordre, systématiquement, le long des lignes, ils se dressent tels des soldats qu'un enfant aurait disposés en rang. Ils glissent sous sa plume, se blottissent les uns contre les autres, s'agencent une vie qui leur est propre dans le cocon douillet de son cahier. Ils n'iront pas plus loin, cracher ses maux lui suffit, comme elle peut, sans ordre ni logique, issus du chaos qui si souvent l'habite.

Elle sombre souvent, aspirée par ses Ombres, avec cette sensation de se débattre en eaux troubles, de bouffer d'la boue avant de finalement tomber inconsciente dans leur antre, le temps de leur macabre danse. Au réveil elle est perdue, désorientée et affaiblie. Ses pensées se réveillent avec elle, encore hantées par ce ballet de démons et lui vrillent les tempes d'une douleur sourde, réminiscence de sa chute passée. Alors elle écrit, son sang est bleu et elle le crache peu à peu

19 février 2011

Entre l'aube et le jour

Oiseau de nuit aux deux ailes alourdies,
Alanguies par la pluie, par la vie qui s'enfuit,
Ton chant nocturne vient emplir mon insomnie.
Ta complainte balancée dans le vent,
Me parvient en écho hors du temps.
Le vieux monde aujourd'hui te défie,
Il te bride et te lie dans son lit.
Son reflet déformé et passé,
Apparait dans tes yeux vitreux, aveuglés.
Cailloux d'opale fatigués mes curieux,
Ils se perdent, aspirés dans ton corps nébuleux.

17 février 2011

Dans le bleu de la nuit


La nuit se dessine couleur d'ardoise
Dehors tout lui, tout est endormi,
La lune ronde se faufile entre les nuages
Le silence entame alors sa frêle symphonie.
Il berce les soupirs de mon insomnie
An rythme des basses de mon cœur alangui.
Je respire les étoiles et m'humecte de rosée
Les paupières closes, les lèvres gonflées.
Qu'il est doux le temps ralenti de l'obscurité
Qu'elle est calme cette minute de sérénité.
Au crépuscule je m'allongerai
A l'éveil de la vie je rejoindrai Morphée

18 octobre 2010

Quelques mots retrouvés

Étonnant comme quelques mots, griffonnés il y a bien cinq ou six ans de ça, peuvent prêter à réfléchir. Étonnant de voir que le passé et le présent, aussi différents soient ils, peuvent se mêler et se confondre autant. Le temps passe, les jours défilent, mais le choses dans le fond demeurent les mêmes. Les peurs, les angoisses, le refus de vivre n'ont pas changé. La forme a changé elle, les années ont passé, mais en une fraction de seconde elle s'est retrouvée dans sa vieille peau, ce moi plus ancien qui ne lui correspond plus réellement, cet être qui en fait, fait partie d'elle, même si elle ne trouve toujours pas qui elle est. Elle a ainsi pu contempler son enfance perdue, et sa vie de jeune adulte quasiment écoulée. Le temps a glissé sur elle comme de l'eau coulerait sur de la roche, et de la même façon, l'érosion a fait son travail sur elle, lui façonnant une personnalité différente, en surface, de ce qu'elle était au départ. Mais dans le fond elle est toujours cette adolescente paumée qui n'accepte pas de devenir adulte...

"La vie est une suite de situations récurrentes, passer son temps à faire ce que l'on nous dit, ce dont on n'a pas envie. Se lever, travailler, être efficace, productif, souriant, heureux de cette vie merdique imposée par la société, manger, boire, fumer, ne pas manger, ne pas boire, ne pas fumer... Pour elle vivre, c'est surtout d'être dans l'excès, que cela concerne les addictions diverses, le spleen, les sentiments, le plaisir, la douleur, les émotions, la galère, les coups de sang, les coups de coeur. Elle doit apprendre à ne pas s'attacher car on s'attache toujours trop, ne pas aimer pour ne pas trop souffrir. Tout est toujours une démesure à tempérer chez elle, c'est fatiguant."

Elle comprend alors un peu plus qu'elle est "malade" (à ce qu'on dit), et que sans médocs la démesure des émotions l'épuise et la perd. Mais sans démesure comment vivre alors? Par quoi combler le vide laissé par les émotions désormais canalisées? Comment retrouver les envies et la force qu'elle a perdues en cours de route? Seule avec son insomnie elle se demande qui elle est réellement. Qui est cette fille qu'elle ne connait pas assise sur son lit, a tirer sur son joint? Il s'agit là de son trait de caractère le plus ancien et désormais le plus présent, ne pas savoir où elle va ni pourquoi. Peut être que si elle trouvait comment se connaître elle même elle comprendrait mieux le monde qui l'entoure? Elle se fait pourtant conseiller par des gens dont le job est de réparer les connexions qui déconnent dans le cerveau, mais ne trouve pas de réponse à ses questions. Alors sans le vouloir elle attend de savoir, elle attend de comprendre, et aussi bancale qu'elle soit, essaye de faire avec. Peut être qu'un jour elle acceptera sa condition et deviendra enfin adulte...

4 octobre 2010

Un matin comme un autre

Il y a des matins comme ça, on se réveille vide, le cerveau en bouillie, sans aucune raison, juste un putain de mal de tête qui nous vrille la gueule, une douleur sourde qui nous rappelle que les neurones ne fonctionnent pas très bien. Il ne pleut pas pour une fois. Il y a le bruit des tondeuses des factotums qui s'affairent juste en bas, le bruit du clavier, le petit chat qui pour une fois dort paisiblement et un rayon de soleil, sorti d'on ne sait où, qui  nous chauffe le bras. Mais à l'intérieur toujours rien. Juste un agacement de ne pas savoir quoi faire de sa tronche, de toujours ressentir ce vide intérieur qui bouffe jusqu'à la moindre petite envie, qui ronge les idées à leur naissance, qui force a tourner en rond entre quatre murs. Comme un animal en cage qui n'a de la savane que de vagues souvenirs, et qui ne parvient pas à trouver sa place dans le monde qui l'entoure. Bref il y a des matins comme ça, on a juste envie de rester sous la couette, dans le confort douillet du sommeil, loin du vide de l'éveil, et si on a un peu de chance se faire capturer par le monde fantasmagorique des rêves.

19 septembre 2010

Road trip imminent

Enfin un projet! Enfin quelque chose à attendre et préparer. Cela fait un mois qu'elle et son autre ont emménagé dans leur nouvel appart, leur nouvelle ville, et qu'elle n'arrive pas a décoller de chez elle pour autre chose que les obligations. Elle se sent incapable de se mêler à la foule, se mêler au reste du monde et se laisser emporter par le flot. Elle ne trouve pas d'idée quant à d'éventuels projets et toujours pas d'envies face à ce nouvel univers inconnu. Mais au détours d'une conversation, l'idée d'un petit voyage a pointé le bout de son nez...



La Hollande est bien plus loin de chez elles qu'avant leur migration vers l'ouest, mais avec un peu d'organisation cela semble jouable. Et l'idée d'un petit périple au pays des vélos s'est comme imposé à elle, avec un passage obligatoire par les falaises normandes. On rempli la glacière, charge la tente et les duvets dans la Clio, et hop elles embarqueront pour un ptit road trip comme elles le faisaient avant de quitter la capitale. Elle espère y retrouver des émotions enfouies avec ce changement d'air en terre connue, y puiser un peu d'énergie et d'insouciance, recharger ses batteries mises au débarras depuis un moment maintenant. Elle s'imagine avec envie fouler les ruelles le long des canaux, la petite île de Zeeland avec sa digue surplombant la mer, les vélos plus nombreux que les voitures, les éoliennes aussi présentes que les moulins dans les campagnes, les coffee shops emplis de trésors gustatifs, les frites au fromage, les clopes pas cher, le camping sauvage autorisé, et tant d'autres trucs. Elle n'en peut plus, trop hâte! Quand elle y pense, elle s'est toujours senti bien à l'étranger en plus. Le fait de devoir parler une autre langue, la légère différence culturelle, l'immersion dans un monde réellement différent du sien, la perte des repères mais la nécessité d'adaptation, tous ces facteurs lui ont permis de se sentir complètement sereine, en kiffe sur le monde qui l'entoure, dans la mouvance et pour une fois en accord avec elle même...


17 septembre 2010

Une demi heure sur pause

Dans moins d'une heure elle devra bouger, mais pour le moment elle garde le cul vissé sur son canap. Elle tue le temps comme elle peut en attendant l'heure de partir pour son rendez-vous. Elle se sent assez sereine physiquement grâce aux médocs, mais paradoxalement le stress tout au fond est palpable, elle ressent les battements sourds de son cœur juste au fond de sa gorge, et essaye de ne surtout pas penser qu'elle va prendre la voiture pour la première fois depuis plusieurs semaines, qu'elle va sortir de son appart pour la première fois depuis plusieurs jours. Elle espère que cette fois ci elle se sentira aidée, que pour une fois le médecin prendra le temps pour chercher et trouver, concrètement et explicitement, ce qui cloche chez elle. Elle se sent tellement bancale qu'elle rêve à un miracle thérapeutique. Elle va encore une fois devoir se raconter, dire ce qui ne va pas, pourquoi et comment. Sentiment de devoir justifier de son état. Et les mots ne sortiront pas dans l'ordre, encore une fois, sa voix sera trainante, éteinte, monotone, et elle essayera de trouver un peu de crédibilité dans le descriptif de son état. Elle sait q pour avancer il faut qu'elle reprenne les séances, mais devoir remettre ça la saoule gravement. Recommencer à zéro dans un nouveau centre, l'angoisse inhérente à cette nouvelle situation, la salle d'attente chaque semaine, la sale odeur de médocs, les gens bancals eux aussi que l'on ose pas regarder. Tout ça la blase.

A la lueur de la bougie

15 septembre 2010

Bla bla bla

Cela fait plusieurs jours qu'elle se couche avec le chant des oiseaux, par nécessité, car l'heure le veut. Pour le moment elle est en stand by et veut prendre le temps de chercher qui elle est, et ce qu'elle veut, au delà du ptit vélo qui tourne dans sa tête. Elle se sent en phase d'apprentissage de vie, et commence a accepter d'échouer pour apprendre de ses erreurs. Le travail sur son mental est rude, elle doit se concentrer, prendre du temps, retravailler, pour aboutir à quelque chose qu'elle jugera plus ou moins satisfaisant. Elle apprend surtout à ne plus vouloir la perfection sinon rien...

Alea Jacta Est

*le sort en est jeté

14 septembre 2010

Jaws

Where is my mind?

Constat d'avoir délaissé sa vie, tout comme son esprit depuis leur arrivée. Une nouvelle vie était censée commencer après le déménagement, elle a dû se louper à l'atterrissage. L'encre dans son stylo à un peu séché, ses cahiers sont restés fermés, les crayons ont pris la poussière sur l'étagère.

On prend les mêmes et on recommence alors? 70 km plus loin, 8 mois plus tard.  Elle espère profiter de l'effervescence de la rentrée pour avoir des projets, des idées, des envies. L'envie de prendre des photos qui titille, la ville toute proche qui attire comme un aimant, riche de promesses, encore pleine de mystère, étrangère. Loin des faubourgs de Paris elle est tjs un peu en décalage avec le reste de monde. Un peu perdue dans ces rues inconnues, elle essaye de créer son chemin.


En attendant mieux, elle reprend ses crayons...



30 septembre 2009

Memory Flash

Elle sait qu'elle ne la croisera plus là bas, et que ce n’est pas pour cette raison qu'elle cessera d’y aller. Chaque fois elle trouve un prétexte bidon, le soleil, un bouquin, une envie de balade. Et quand elle y est, bizarrement, à l’abri sous son arbre, dans son monde, le temps se fige. Cette incursion, au pays des esprits sans nom ni âge, a éveillé de vieux souvenirs, ouvert une brèche dans les méandres de sa folie. Ça va à son rythme, comme une lente injection qui peu à peu ferait effet. Des sortes de flashs lui illuminent la tête, comme autant d’instantanés qui se révèlent de manière aléatoire. Et elle essaye de reconstituer ce qu'elle peut autour. Le bon, le mauvais, tout ce qui fait partie de l’histoire...



« J’me rappelle une aprèm à Paris. Je n’saurais dire la date exacte, ne me reviennent que les ressentis, de la complicité retrouvée comme à chaque fois que l’on se voyait. Nous nous sommes promenées dans les rues et les parcs de la capitale, enivrées par la douceur de cet été débutant - période à laquelle on se débrouillait pour se retrouver en général. Nous nous sommes arrêtées dans une boutique de bonbons pour acheter du chewing-gum en tube. Ces petits tubes blancs avec un bouchon rose, remplis d’une pâte rose qui se transformait en chewing-gum une fois dans la bouche. Un goût particulier. Un goût de souvenir de môme. Nous étions assises sur un vieux banc des Halles, et nous étions simplement sereines. Heureuses de nos tubes comme des enfants. Profitant pleinement de cette après midi, profitant juste du plaisir d’être ensemble. Nous nous étions promis de remettre ça et on n'y est jamais retournées."



" Il y a aussi eu la période où nous allions en fac ensemble. A Jussieu, j’assistais à ses cours de psycho. Rien à foutre des cours en vrai – intéressée par la psycho ms j’ai jamais su suivre des cours - en fait ce n’était qu’un prétexte pour passer du tps avec elle. Nous n’écoutions d’ailleurs rien aux cours. D’échanges de mots sur des bouts de feuille, en éclats de rires étouffés, nous finissions généralement au Korrigan’s, un pub irlandais juste à côté. A la fin nous allions directement au pub - inutile de perdre du temps avec l’amphi puisque que l’on n’écouterait rien de toute façon – pour passer l’aprèm à boire des vodkas au goût de fraise, violette, chewing-gum ou de tout autre parfum plus ou moins aléatoire. Elle sortait systématiquement un vieux paquet tout éclaté de Fortuna, c’est bête, mais à chaque fois, j’avais l’impression d’être un peu avec elle quand elle fumait sans moi, sorte de soulagement intérieur de ne pas être oubliée. Je crois bien qu’elle a changé de marque de clopes depuis. Un briquet argenté et noir me revient aussi, acheté ensemble dans une boutique kitch du marais, il y a un paquet d’années. Nous parlions, buvions et re buvions, à l’abri dans notre bulle irlandaise. On ressassait le passé, échangions sur nos vie, tant de choses et à la fois si peu. Mais j’aimais ces moments. Encore une fois je ne me rappelle pas exactement pourquoi ni comment ça a cessé. Je sais juste que je suis souvent retournée seule ou avec d’autres personnes dans cet endroit, juste pour y saluer de vieilles ombres familières"


Souvenir de ses 20ans, souvenirs d’une autre vie...


L'addiction est un jour entrée dans sa vie, ses souvenirs se sont envolés lorsqu'elle à emménagé. Compagne de long cours qu'elle ne parviens toujours pas à quitter. Ses chants de sirène ont toujours su lui faire tourner la tête - et oublier le reste du monde. Elle n’a vécu que pour elle pendant une longue période, grisée par le sentiment de lâcher prise qu’elle lui procurait. Forcement elle s’est interposée entre les autres et elle, un barrage de fumée bien trop attrayant, s'est glissé dans le vide qui l'habitait. Dur de reconnaitre et faire comprendre que la défonce est devenue son unique échappatoire face aux démons qui la hantent. Pas encore toxico, elle ressentais surtout un fol élan de liberté qui, une fois son cerveau ralenti, la propulsait dans les airs...



Certaines photos maintenant, refusent tjrs de se révéler, d’immenses blancs dans ses souvenirs fuyants. Sa mémoire s’égare. Les années passent et tout s’éloigne.Toutefois, un album photo placé sur l’étagère, tout à côté de la BO de sa vie, peut s’ouvrir sur un nouveau cliché à révéler…

22 septembre 2009

Where is Charlie?




Elle se sent seule dans la foule,
Petite femme perdue dans son monde,
Petite fée oubliée dans son ombre.

Elle se sent bien quand elle roule,
Panse des plaies qui ne cicatrisent jamais
Retranchée dans sa bulle de liberté

Snake hypnosis


Fairy Much
Vs
Snake

Il s'agite, glisse doucement, s'infiltre dans chaque parcelle d'elle même, vit en elle et se nourrit de son essence. Elle aurait presque envie de crier, l'arracher de ses tripes, le blesser, qu'il souffre comme il la bouffe. Mais elle demeure pourtant. Repliée sur elle même, dans un coin, fatiguée de lutter. Chaque jour passant elle l'entend siffler à ses oreilles, la narguer. Avec le temps elle s'aperçoit qu'il a toujours été là, tapi dans un coin, qu'elle a grandi avec ses mouvements au creux de ses pas. Elle sait maintenant le reconnaitre, savoir s'il dort, s'il est faible ou fort, s'il joue à la torturer ou à aspirer ses émotions.

Peu à peu il la ligote
Toujours en douceur,
Elle pousse un dernier appel d'air
Noyée dans sa torpeur

19 janvier 2009

Dans un autre espace temps

Les lettres se mélangent sous mes doigts
L'alchimie des mots et des maux n'est plus là
L'envie d'écrire ne s'est plus manifestée depuis un moment

Envie de faire passer le message autrement
M'investir, ailleurs, mais enfin réellement
Prendre le temps d'apprendre, d'attendre

Je n'ai plus de mots, ils cèdent la place à une image encore floue
En plein changement je me compose, j'ose
Cours après le temps perdu, essaye de le capter

Et si pour une fois j'laissais vadrouiller la fée
Ses ailes me chatouiller le nez, son rire me résonner à l'âme
Le cœur aux aguets, elle pourrait pointer le bout de son nez

6 octobre 2008

Corps et âme

Mon corps se fait de plus en plus léger
Libre de mes mouvements je gagne en force
Peu à peu je reprends corps
Corps avec moi même
Corps avec mon âme

Bien l'aise dans mes deux pieds
Je laisse le rythme me traverser
Suis le mouvement
Me laisse doucement emporter
Portée par un battement sourd et régulier

Ces sons venus de loin m'entrainent
M'imprègnent et guident mes pas
Je foule la terre
Pieds nus et cœur léger
J'en oublie presque que j'suis épuisée

La fée pointe le bout d'son nez
Elle a r'trouvé la clé, l'envie de respirer
Je la laisse s'envoler
Autour de moi virevolter,
Oublier d'panser ses plaies

"Profite ma belle,
Tu découvres le mot liberté"

30 septembre 2008

Tenir debout et demain

Et demain?

Demain je ne sais pas...
Demain n'existe pas
Demain est un idéal

Et toi et moi?

Tu es ma non-vie
Un reflet trouble et déformé
Loin de ma réalité
J'apprendrais à vivre sans toi
Sans ta voix
Sans ta croix...
Oublies moi !

Pauvre folle, tu ne sais pas ce que tu fais, sans moi tu n'es rien !

Sans toi je recouvre la vie
Sans toi demain est une envie
Sans toi demain devient possible

Je ne serai jamais loin, tu me rappelleras, tu rappelles toujours...

Mais casses toi, t'as pas compris?!

13 septembre 2008

Blanc mental

Dans ma prison de verre,
J'erre, je tourne en rond
Fatiguée de lutter contre mes démons

Que suis je devenue?
Une parfaite étrangère
Bancale, instable et perdue

Trop de vélos dans la tête
Trop de boucles, de détours
La fée à fini par s'y paumer

Ça s'agite en dedans, ça grouille,
Millions de papillons dans un bocal
Enfermés, comme condamnés

Envie de liberté,
Trop longtemps enchainée
Je cherche ces putain de clés

Pourtant chaque geste est bloqué
Les envies engluées
Impossible d'avancer

4 septembre 2008

La fée de ma caboche

Dans ma caboche ça n'tourne plus rond
Le ptit vélo à brusquement accéléré
Pris de folie il s'est emballé
Il tourne et tourne jusqu'à la nausée

Sur la petite selle il n'y a plus de fée
Elle à pris ses ailes à son cou
Partie se cacher, respirer, souffler
Elle n'en peut plus, sent qu'elle va crever

Je ne sais pas bien où elle est
J'entends juste son souffle léger
Elle souffre, elle se tait
Bien cachée, elle panse ses plaies

Elle a quitté l'navire, perdu la force de lutter
Abandonné vélo, caboche et tourbillons d'pensées
Laissant dans son sillage un territoire gelé
Cœur et âme, j'suis totalement anesthésiée

22 août 2008

Sleep derivation

Un son
Un rythme effréné
Electronique
Elle danse,
Presque en transe
Se laisse porter par les vagues
Les yeux mi-clos elle scintille
Perdue dans son monde
Le corps survolté ondulant
Rien ne semble pouvoir l'arrêter
Les basses guident ses gestes
Elle tourne et s'agite sans discontinuer
Une fée de la nuit
Soubresaut magnétique
Je ne peux détourner mon regard
Ma tête est vidée
Elle m'hypnotise
Apaisée par le rythme électrique
Je me laisse subitement aller
Adossée a mon pilier
Je ferme les yeux a mon tour
J'oublie la fille
J'oublie la fée
Enfin je peux souffler
Une minute de répit
Plus le tempo accélère
Plus mes démons se calment
Je plane

Entre conscience et inconscience

Il y a cette sourde envie qui m'habite depuis toujours,
Une entité propre, plus ancienne que moi même
Qui parfois remonte a la surface de ma mémoire quand je ne l'attend pas.
Ses flashs clignotent sous mes paupières closes
Elle me fait voir ce rêves d'idéal qui au fond me travaille,
Une brève inspiration, je le touche presque du doigt
Une fraction de secondes, j'en oublie que je suis bancale

Envie d'arracher cette peau de chagrin
De tout bruler,
Le conscient, l'inconscient
De tout quitter,
Le matériel, l'immatériel
Partir loin,
Seule, sans rien
N'écouter que cette envie
Pour enfin me sentir en vie

Lorsque cette guerrière de la nuit des temps se réveille
Elle m'appelle,
Elle me dit: "Viens, allons y
Quittons cette vie qui ne nous ressemble pas
Repartons de zéro, ailleurs, là ou l'essence du monde coule à flot
Des étendues d'herbe, des forêts, des déserts et des sources
La vie à l'état pur, une terre sans démesure"

Elle n'est pourtant qu'illusion dans cette vie de déni
Incapable de l'écouter,
Sa voix se perd dans le vacarme de ma folie.
Bien ancrée dans les rouages de la société
Je me sens pieds et points liés,
Incapable de m'adapter
Incapable de tout lâcher.
Je laisse le cycle infernal reprendre le dessus
Laisse la voix s'éteindre jusqu'à une prochaine fois...

Maison de ver

Tout glisse, tout coule
Les semelles collées au plancher
J'essaye de bouger
Figée dans mes 10m²
Je vois le monde tourner
Et moi stagner

Je cherche la petite bête
Le ver qui me ronge la cervelle
Et m'empêche d'avancer droit
Je l'enfume, je le noie
Puis j'arrête
Je m'enfume, je me noie
Puis j'arrête
Il est toujours là

A l'abri dans mes baskets
Je fais comme si
Je l'oubli
Mais je sens les galeries se creuser
Des chemins sillonner dans ma tête,
Le monde au fond d'une p'tite boîte.

J'en emprunte un,
Je marche le long des sentiers
Des envies plein le nez
Des rires plein le cœur
Je bouge et je vis
Voyage immobile
Au pays de l'illusion

Le monde autour tourne toujours
Réfugiée dans mes galeries
Je ne sais vivre au delà
Le p'tit ver à tout gâté
Le p'tit ver joue à la poupée
Un automate de chaire et de sang

13 août 2008

Une faim sans fin

La vie est une tartine
Ouvre grand et avale
Mastique bien
Ignore le gout amer

Concentrée
Tu ne penses qu'à ça
Manger, remplir, faire ressortir
La seule chose qui t'importe
Ouvre grand et avale...
Elle remplis tous tes manques
Tous tes besoins
Elle te rassure et t'apaise
C'est plus simple,
Compenser
Remplir
Vomir.

Tes mains fouillent, cherchent,
De quoi te gaver
De quoi nourrir ton âme délaissée,
Obsédée par ton corps rien d'autre ne compte
Entre plaisir et honte
Ou est cachée la petite fille?

Je ne veux plus rien avaler
J'ai envie de gerber
Dégueuler cette vie qui m'écœure
Plus envie de rien
Prostrée sur mon lit j'y réfléchis
Je tourne et retourne la situation
Mais pas de solution
Toujours pas d'envie

La merde m'entoure
Et nous englue
Je n'arrive plus a voir autrement
Cette faim insatiable te définie?
Ou as tu trop peur de la faire taire,
Que te resterait il sinon?

Peu à peu je glisse
Le bord du lit dérape
Je sens que je tombe
Personne a qui me rattraper
Pas même toi...
Accrochée a une illusion l'image devient floue
Ta réalité me fait peur
Envie de fuir
Envie de partir
Ne plus penser, ne plus exister
Ne plus affronter la merde dans laquelle je me suis fourrée

3 juillet 2008

Du savon dans la tête




Il y a dans ma tête des bulles de savon
Lentement elles se frôlent, se mêlent
Et s'évaporent d'un battement d'ailes.
Il ne reste alors que le vide
Et le restant de mousse gluant
Que j'essaye de faire fondre
A la chaleur des rayons lourds de l'été

Quand le soleil tape fort
Je met le nez dehors
Je déambule alors sans but
Me met la tête au repos
Jusqu'à trouver un carré d'herbe
Où faire dorer ma peau
Et bruler mes miasmes cérébraux

Parfois je les enfume un peu aussi,
Quand ma volonté est trop faible
Et mes nerfs a fleur de peau,
Je ressens alors un fin grésillement
Comme la mèche que l'on mouille
Pour éteindre un pétard prêt à péter,
Et les fines bulles qui reviennent...

Un arc en ciel de savon
Pour un esprit vagabond
Le temps d'une envolée
Douce comme un baiser

Dans ma bulle



Je suis assise par terre
Dans la pénombre de la chambre
J'attends un signe
Le signe que je fais bien d'être là
A cet instant précis.
L'ombre m'englobe
Je me laisse aller à la douce torpeur
L'âme et les doigts engourdis
Le regard de glace le visage de marbre
Peu à peu je retrouve ma bulle

Changement de décor
On interverti les personnages
Mais le fond du problème reste le même
Toujours moi
Toujours là
Toujours ça

Je m'allonge à même le sol
Laisse mes membre meurtris se détendre
Le spleen me domine je le laisse faire
Pas d'envie pas de désir
Je subi ma vie
Spectatrice qui se refuse a être actrice
Prisonnière de la bulle je contemple
Je me ronge et m'enferme chaque jour un peu plus
Avec cette guitare dans la cervelle qui gratte
Et m'entraine dans une spirale sans fond

Changement de décor
On interverti les personnages
Mais le fond du problème reste le même
Toujours moi
Toujours là
Toujours ça

Je m'enfonce lentement
Toujours plus profond
Je glisse le long du toboggan de l'oubli
Je respire encore et survie
Je tiens debout sans savoir comment
Sans savoir pourquoi
Besoin de soutien
Mais tu n'es pas là
Tu ne comprends pas
Et tu n'y peux rien

Changement de décor
On interverti les personnages
Mais le fond du problème reste le même
Toujours moi
Toujours là
Toujours ça

Je fais semblant
Me cache derrière mon masque
Un sourire un ça va
Tu ne creuse pas je n'insiste pas
Que fais tu encore là,
Que veux tu pour moi
Sur mon fil funambule
Je laisse aller baisse les bras
De là à basculer il n'y a qu'un pas
Et peut être qui sait traverser la bulle

27 juin 2008

Le disque rayé

A contre temps j'attends
Regarde en bas, le monde en tout petit

Je tourne en rond, à contre temps
Confusion de sens, j'étouffe

A contre temps je crève
Je ne souris plus, mon âme s'est perdue

Je t'observe, a contre temps
Tu ris tu fais comme si

A contre temps je rêve
Mais même ça le vois tu?

7 juin 2008

Entre elle et toi

C'est là en toi
Ça passe en moi
Le principe des vases communicants
Plus tu t'approches
Plus je m'éloigne
Je me retire dans ma tour de verre
Ne pas la laisser entrer
Me protéger d'elle
Pas assez forte pour lutter
Je me barricade, pas un instant de répit
Même quand tu n'es pas la je retrouve ses traces,
Son odeur,
Tu vis dans ses pas j'avance dans son sillage
Pas assez forte pour tout affronter
Je me roule en boule et attend le sommeil
Seul instant de repos où je peux oublier qu'elle est là
Parfois je l'oublie, je fais comme si
Dans ces moments elle choisit de se rappeler a moi
A travers toi
Un mot, un geste suffisent
Je suis prostrée
Plus d'idée, plus de recours
Impuissante spectatrice de ta destruction
Je ne sais rien, si tu luttes, si tu cèdes, et j'en crève
Plus je m'éloigne moins tu comprends
Plus je m'isole plus je souffre
Trop difficile de m'exposer
Pas l'énergie de me battre
Trop de lassitude pour me rebeller
Je subi et me repli au passage
Rien a dire, rien a faire,
Juste observer, puis céder,
M'allonger et laisser le temps défiler
Le secret espoir de jours meilleurs
Qui parfois se meurt
Qui me vrille le cœur
Alors a contre temps j'avance
Peut être me suivras tu?
Peut être ne tiendras tu pas la distance



13 mai 2008

Dans le desert

Je le sens vibrer au loin
De derrière mes tripes il remonte
Un rythme lent, régulier, répétitif
Le souffle de la terre qui se manifeste
Un battement de coeur issu de la nuit des temps
Le chant des anciens peuples nomades
Qui lui déclament leur amour
Ils martèlent le sol d'un même pas
Se laissent emporter par la transe mélodique
Dans une unique offrande

L'odeur des paysages arrides, brulés par le soleil
La couleur de la terre mélée au sable et a la craie
Le goût salé du vent qui déssèche les lèvres
Je la ressens en moi comme elle me ressent en elle
Et lorsque je me laisse aller à l'oublier
Elle me rappelle d'un léger bruissement
Qu'elle ne m'a pas abandonnée.
Depuis des décénies elle est là pour les hommes
Elle les soutient, les fait vivre, les supporte
Parfois elle se rappelle à eux
Encore faut il écouter sa complainte

Traites là avec respect et elle te respectera
Ecoutes son murmure, il rythme les battements de ton coeur
Elle est l'oxygène que tu respires
Elle est ta mère biologique
Celle qui est toujours là pour guider tes pas,
Elle porte en elle la vie et les combats de ses enfants
Suis ton chemin dans ses traces
Relève le menton, fermes les yeux
Ecoutes le rythme, les percussions qui raisonnent en toi
Et laisses tes pas te guider dans les siens

15 avril 2008

Veillée d'âme

Il est des nuits d'insomnie
Où un drôle de sentiment m'envahit
Sensation que le temps me traverse
Qu'indéfiniment tout coule, tout glisse sur moi,
Ruisselle le long des parois de ma bulle
Et fini par s'échapper.

La vie gigote souvent tout près,
Elle brasse de l'air, traverse la frêle cloison
Elle se débat, se tortille, ne veut pas se poser
Parfois je la frôle, je crois l'avoir attrapée...
Mais ce n'est qu'une salamandre filant entre mes doigts
Une petite sirène or et noir qui ne se laisse qu'à peine effleurer

Je me raccroche alors son image scintillante
Un tout petit filament que je perçois parfois frémir
Il ondule sous la vase, loin de ma bulle
Mais lorsque je peux l'entrevoir son reflet me rappelle,
Qu'au bord du lac il fait bon se promener,
Qu'on peut y voir les nymphes d'opale s'y baigner

8 avril 2008

Lilith


"Petite sœur d'Abraxas je te reconnais. J'ai passé ma vie à me débarrasser de lui, et quand je semble toucher du doigt sa fin, tu apparais, fidèle à tes valeurs de destruction, d'une façon détournée, d'une façon perverse et insidieuse"

Parfois je la sens se glisser entre nous, comme une ombre, un succube, un fantôme qui te colle à la peau. Elle se manifeste sans raison apparente, et prend toute la place entre toi et moi. Je peux sentir son haleine froide me caresser le cou, ses mains grêles se coller à toi. La température descend, l'atmosphère se modifie, de son souffle elle gèle tout ce qui l'entoure. Y compris moi, y compris toi. Elle se nourri de la chaleur, de la tienne, de la mienne. Tu ne la vois pas et chaque nuit tu t'endors dans ses bras. Lorsque je la reconnais, elle s'agite, elle me nargue, pour me montrer sa supériorité, pour me rappeler qu'elle est souveraine de ta vie, de ton corps, que sa place n'est pas remise en question. Que je ne suis là que de passage, contrairement à elle. Elle sait se faire oublier, s'endormir dans un coin, on arrive presque à croire que la vie sans elle est réelle, en tout cas moi parfois j'y crois. Jusqu'à ce qu'elle se rappelle à moi, le soir, dans le noir. Ses mots sortent de ta bouche, elle s'adresse à moi, m'étale sa toute puissance sur ta vie. Et elle reprend alors sa place, grandie de son orgueil, nourrie de ta force.

Et toi tu la laisse faire, comme si de rien n'était, comme si elle n'était pas là. Elle est toi, tu es elle, mais bats toi contre elle, oublie là, tu en es capable. Fais le pour toi, fais le pour nous, pour ta vie future, pour notre vie future si tu en veux une. Elle aura ma peau avant la tienne si tu ne fais rien, je ne suis pas assez forte pour la battre, je ne suis pas de taille si toi même tu n'essayes pas. C'est ton combat, je ne suis que l'alliée, la béquille, le soutien si tu fais un effort je t'aiderai, si tu ne fais rien je m'éclipserai, des larmes plein le cœur, des regrets plein les yeux. Ne la laisses pas te dominer, je ne veux pas vivre avec elle, mais avec toi seule et toi tu ne veux pas de cette vie là. Ne l'écoutes plus elle te ment, tu es pas ce qu'elle défini, ce n'est pas elle qui dirige ta vie. Il y a quelque part en toi un ange qui t'attend tu sais, un ange pour te guider, un ange pour t'aider, laisses le venir à toi et prendre la place de la démone. Tu mérites mieux que ce que tu as, tu vaux mieux que ce que tu crois. Eloignes la de toi pour mieux te rapprocher de moi. Toi et moi on l'aura, si seulement tu y crois...

De la neige en avril


Cette nuit j'ai levé les yeux au ciel, un voile imperceptible avait recouvert la ville. C'était doux, c'étaient beau. Emmitouflée dans mon écharpe, ignorant le froid et le petit matin qui pointait son nez, je suis sortie de la voiture, les joues au vent, la bouche ouverte, des papillons dans le ventre, et un petit vélo dans la tête. La lumière blafarde des lampadaires était comme transpercés de part en part. Des petits lutins blancs dansaient avec le vent dans leur halo orangé. Un à un ils sont arrivés de nulle part, dessinant une sorte de ballet miniature dans l'air. Une atmosphère moelleuse régnait sur la ville, un silence apaisant avait comme recouvert chaque parcelle de rue. J’ai alors fermé les yeux, moi-même hypnotisée par cette atmosphère si particulière, et comme si c’était ma première neige j’ai fais un vœu. L’espace d’une seconde de plénitude mon âme et mon cœur ont fusionné, laissant la vie battre dans mes veines.

7 avril 2008

En plus il neige


Du surréalisme plein la tête
Je ressens parfois comme aujourd'hui
De petites montées de vie.
Il y a ce fourmillement familier,
La balade d'une bulle d'oxygène
Le long des ruelles de mes veines.
Pendant un instant le puzzle s'assemble,
Je regarde vers mon ciel gris
Et j'entrevois une éclaircie.
Mon esprit s'apaise, se met au ralenti
Ecoute ce battement silencieux,
Le pouls de l'univers qui en moi retenti

29 mars 2008

Assurez-vous de n'avoir rien oublié dans le train


Assise au fond de ma banquette,
De loin, je guette
Le temps qui défile à la fenêtre.
Encapuchonnée de ma buée,
Je le vois me narguer,
Se dérouler et filer
Me laissant impuissante,
Hypnotisée et figée
Attachée à cette locomotive impassible.
Le mp3 en mode nostalgie
J'ai des larmes plein le cœur,
Des bribes d'envies, d'infini,
Une vie qui a perdu sa saveur.

Seulement voilà, à un moment on s'laisser aller
Le train ralenti, bientôt 5mn d'arrêt.
On s'adosse au siège et on arrête de cogiter
Le paysage dehors a bien changé,
Les voyageurs dans la rame ont évolué
On ne les a même pas vu bouger.
Certains semblent vouloir s'y installer,
D'autres se sont vite éclipsés,
Ils sont descendu en cours de route,
Ou bien ont changé de compartiment,
Ils sont peut être juste allés fumer une clope,
En vrai, peu importe,
On espère toujours les croiser au prochain changement.

Enfin le train ralenti, le croisement est imminent,
Bientôt 5 minutes de répits, à peine un balbutiement.
Mes muscles se relâchent, mon corps s'assouplit
Je me laisse dériver, bientôt je pourrai souffler.
Mes yeux fouillent le ciel, à la recherche de l'arc en ciel
Impatients et fatigués, ils espèrent le trouver.
Une coccinelle se colle à la vitre, je fais un vœu, vite.
Petit lutin du soir, fais renaitre en moi l'espoir
Rallume la flamme dans mon regard,
Réveille mon âme encore engourdie.
Le train entre en gare, il commence à s'faire tard
Le soleil se couche sur l'aube de nos vies,
Il est grand temps de réveiller nos envies.

24 février 2008

Tout en haut de la falaise



Un matin de février
La Terre à moi s'est présentée
Une fée en était le messager
Le long de ses sentiers elle m'a conviée

15 février 2008


J'fatigue, la ville et son brouhaha
Où tout le monde parle où personne n'écoute
Où l'on parade pour masquer nos doutes
J'fatigue, j'm'essouffle, j'étouffe

J'veux juste un peu d'air frais
Des sourires vrais
De la simplicité, de la sincérité
J'veux juste un peu d'air frais...


Riké - Air frais

15 janvier 2008

Un flash de lucidité


Soudaine évidence
Je m’étais perdue,
Doucement je retrouve le chemin

Flash de lucidité
Au milieu du brouillard,
D’une vie chamboulée

Des contours se dessinent, des sentiers familiers,
Je vois la fillette,
Enfin elle sort de sa retraite

Je ne voulais pas l’écouter
Je ne voulais pas la voir
Une porte fermée au nez

Elle m’a tendu la clé
Elle l’avait bien planquée
Si j’avais su, suffisait de mieux regarder

Elle à envie de crier,
Hurler son besoin d’exister
Pour ne plus être oubliée

Petite fille abandonnée
Ne te cache plus, c'est terminé
Ensemble nous allons avancer


11 janvier 2008

Au bout du monde

Devant moi s’étend le néant
Des mirages aux teintes ambrées
Des corps célestes luminescents
Le bout du monde, là, juste là.
Tout au fond de ses prunelles je l’aperçois
Je devine les torrents se jetant dans l’océan
Les montagnes immuables depuis la nuit des temps
Le crépitement d’un feu incandescent
La fin du monde et son renouvellement…



21 décembre 2007



Il y a des jours comme ça,
Où on se sent à l'envers


Ce matin, comme un épais brouillard autour de moi
J'ai l'coeur qui tourne, la tête qui bat
C'est la lutte même pour faire un pas.
Encore bourrée d'la veille, la gerbe me réveille
J'ai l'regard qui vacille, les neurones qui s'font la malle
C'est con mais là franchement j'm'en sors pas.
Comment on fait pour trouver l’envie
Quand tout autour, tout est pourri ?
Comment on fait pour avancer
Quand à l'intérieur tout est gâté?


Il y a des jours comme ça,
Où tout va d'travers


Bien obligée de m’lever,
Toujours dans c’putain d'brouillard,
J'affronte le froid, le vent, les gens.
J'ai des envie d'frapper, d'crier, d'rentrer
Sur mes jambes flageolantes je m'force à bouger
Mais franchement y’a pas, faut que j'retourne me coucher.
Le vélo dans ma tête n'arrive plus à tourner
Le p’tit pois dans ma caboche ricoche et ricoche,
Petite litanie qui guide mes gestes alanguis
Ça sonne creux la dedans ma jolie


Il y a des jours comme ça,
Où on est fragile comme du verre


Enroulée dans mes pensées,
J'avance à l'envers, j'avance de travers
Je passe devant l'étal du boucher
J'me sens ficelée comme ses rôtis
J'me sens roulée comme ses andouilles.
La mignonne dans son manteau d'cafard
A tâtons elle essaye de vivre,
Dans les filets de sa mélancolie elle se blotti.
Et quand le cœur est vidé
Ben ça c’est triste à pleurer


Il y a des jours comme ça
Où on dit j’t’emmerde à l’univers


10 décembre 2007

La seconde de confusion


Au pays de mon imaginaire
Des visages parfois se dessinent
Apparitions sorties de terre,
Comme des lucioles qui s'illuminent

Les reflets délavés de mon passé
Suivent le fleuve de ma conscience,
Ils s’abreuvent à ma mémoire décolorée
Maitres de ces territoires de l’absence

En déroulant la pellicule du temps
Je découvre un monde fantasmatique ;
Spectres d'autrefois et esprits inconsistants,
Hantent les sentiers de mon âme labyrinthique

Leur pâle aura rappelle l’opaline,
Ils ont le regard couleur de temps
Et le silence de mes chagrins pour chant.
Frêle apparition éclairant la nuit cristalline

Mémoire de plume, mémoire de plombs
Tu accueilles le peuple de mes souvenirs,
Habitants éternels de cette seconde de confusion,
Sur ton sein tu les invite à se recueillir


2 décembre 2007

Quand Shiva danse

Dans la lueur dorée du couchant,
Etourdie par le sitar sifflant,
Petite Shiva tu danses.
Les yeux fermés,
Le cœur ouvert,
A ta façon tu célèbres la vie.


Tes pieds agiles caressent la terre,
Tes mains virevoltent avec légèreté,
Et en y prêtant attention
On peut même entendre le bruissement de tes gestes.
Dans un ciel couleur d’arc-en-ciel
Papillon de lumière, tu prends ton envol.


Emportée dans sa transe
Ton âme lentement s’échappe,
Elle s’envole par chaque pore de ta peau,
Et dans un délicat murmure aux notes ambrées,
Tu réponds à la Déesse qui doucement t’appelle :
Petite Shiva rejoins la Grande.


20 novembre 2007

L'air de rien

Il y a de vielles habitudes
Qui me collent à la peau,
Des anciens reflexes
Qui parfois me reprennent

Un sourire pour un souvenir,
Je retrouve la mémoire dans un soupire.
Une petite chambre oubliée,
Le réconfort d’un nid douillet

Chaque fois que j’entends un nouvel air,
Un air qui saurait te plaire,
Je pense à toi
Je pense à nous

Y’a une odeur de thé vert,
Une guitare dans un coin
Et d’la musique plein la tête,
Des chansons plein le cœur

La magie de l’instant est tangible
La mélodie est parfaite,
Un battement d’ailes en équilibre,
Je suis toi, tu es moi

Chaque fois que j’entends un nouvel air,
Un air qui saurait te plaire,
Je pense à toi
Je pense à nous

J’écoute mieux ce ptit refrain
Lentement il s’infiltre,
Il tourbillonne, se met à s’agiter
A faire vibrer ta corde sensible

Ce soir il y aura les chansons,
La guitare et la musique,
Mon cœur et ses délires,
Et p’têtre aussi ma mélancolie.

Chaque fois que j’entends un nouvel air,
Un air qui saurait te plaire,
Je chante à toi
Je chante à nous

18 novembre 2007

Tango à deux temps

Tes bras enserrent ma taille,
Tout contre ton corps je me colle,
Le creux de ton épaule m’offre sa chaleur
Je m’y blottis, tremblante et hésitante
Je voudrais bien m’abandonner
J’aimerai ne pas résister
Trouver une réponse à mes questions cachées
Est-ce que tu ?
La danse prend le relais,
Tes mains parcourent mon corps
Je sens la fièvre les guider,
Ta chaleur me traverser
Je voudrais bien m’abandonner
J’aimerai ne pas résister
Trouver une réponse à mes questions cachées
Est-ce que je ?
La fièvre s’empare de moi,
Guidée par tes gestes experts
A mon tour j’entre dans la danse,
Vacillante et trébuchante
Je voudrais bien m’abandonner
J’aimerai ne pas résister
Trouver une réponse à mes questions cachées
Est-ce qu’on?
Mon corps est raide,
Figé sous tes baisers,
Tes caresses prennent le dessus
Lentement je te laisse aller
Je voudrais bien m’abandonner
J’aimerai ne pas résister
Trouver une réponse à mes questions cachées
Est ce que?
Dévoile-toi s’il te plait,
Qu’à mon tour je puisse me découvrir,
M’ouvrir et trouver le chemin
De ce qui brûle au fond de moi?
Est-ce que tu ?
Est-ce que je ?

Au café des délices


Avec des fleurs dans les cheveux,
Une étincelle au fond des yeux,
Chaque matin elle est heureuse de leur apporter,
Un peu d’bonheur dans une tasse à café

Le vieux troquet imbibé de nicotine,
Délabré et inhospitalier,
Désormais scintille et s’illumine,
Sa présence suffit à tout transfigurer.

Courbée derrière le comptoir,
Sirène aux doigts de fée,
Elle les regarde boire,
L’amer breuvage affectueusement concocté.

Deux, trois gouttes de tendresse,
Un soupçon de nostalgie,
Un brin de noblesse,
C’est le secret de la divine alchimie.

Alors sous sa robe de flanelle,
On entrevoit le paradis et ses promesses,
La saveur du péché originel,
Des secrets d’une douceur enchanteresse.

Mon cœur endolori à lui aussi succombé.
De mes lèvres j’ai approché le calice,
Dans mes veines le nectar à coulé,
Je perçois enfin un monde aux mille délices

Avec un peu de sorcellerie dans un gobelet,
Elle hypnotise, elle magnétise.
Malaisé qui saura résister,
A la déesse de la Terre Promise.


15 novembre 2007

Etoiles et boutons d'or

Quelques notes fredonnées,
Sur un petit air oublié,
Une vieille connaissance frappe à la porte
Pour ce soir je la laisse entrer.

Son sourire n'a pas changé,
Je me retrouve dans ses prunelles
Douce étincelle familière
La connexion est immédiate.

Dans la pénombre je le vois scintiller,
Petit fil imperceptible
Il ondule et frémi,
Du bout des doigts je l'effleure

Je le laisse glisser dans mes paumes,
Il est caressant, rassurant,
Avec lui je retrouve la mémoire,
Le passé joue avec l'autre bout

Petite fleur tu n'as pas changé,
Un bouton d'or dans les cheveux
Une étoile au fond des yeux,
Tu m'as manqué si tu savais

14 novembre 2007

La ritournelle

Depuis quelque temps je le sens
Dans le creux de mon crane ça s'agite, ça remue
Un cliquetis un peu agaçant.
Il est là, il me colle, pire que d'la glue,
Où que j'aille, quoi que j'fasse,
Petite boite a rythme dans ma ptite tête

Si je ferme les yeux et que j'l'écoute,
Je vois Paris, ses squares, ses bancs publics,
Les buttes Chaumont et partout des gens.
Ça ris, ça cours, ça danse
Dans l'atmosphère ça sent l'amour.
Petit pays au cœur de ma ptite tête.

La nuit ça réveille même mes insomnies,
Elles se lèvent et ondulent,
M'attirent dans leur transe hypnotique.
Prises d'une douce folie au creux de mes draps,
Les fées du clair-obscur s'emparent de moi,
Chant mystérieux dans la brume de ma ptite tête

3 novembre 2007

Sur le fil

Face a l’étendue de la vie devant elle, elle ne sait que faire, sauter ou reculer, agir ou s’apitoyer. Les griffes du passé la retiennent, depuis leur antre les vieux démons l'attirent, ils feulent leur complainte, dans leurs bras il est confortable de se blottir. Ils se font aguichants avec leurs sourires et leurs mots doux: "Viens, viens plus près...". Près d'eux elle se sait en sécurité, les ombres de leur monde ne lui font pas peur, elle les connait par cœur. Ils la choient, la couvrent de caresses, elle s'y sent aimée, comprise, et protégée. Pas de peurs ni de doutes tout la haut, juste une atmosphère brumeuse et cotonneuse, qui anesthésie tout sentiment, pas de bon ni de mauvais, un simple refuge en noir et blanc, du haut duquel elle contemple tout. Cette image trouble se substitue si facilement au réel, bercée par la musique elle se laisse aller et recule. C'est si simple de ne pas franchir le pas, si doux, si sur, elle hésite encore.


Un ange passe en contrebas.

Son regard est attiré par cette apparition furtive, son attention aiguisée par cet éclair de lumière. Trop longtemps attendu, le temps la presse, elle sent l'espace d'une seconde le sang battre dans ses tempes. Si elle attend trop les ténèbres et la brume l'envelopperont de nouveau. La peur au ventre elle reprend le chemin de la falaise, cette fois elle ne renoncera pas. Du bout des doigts elle frôle la paroi rugueuse de sa tour d'ivoire, une larme coule le long de sa joue, mais elle n'y prête pas attention. Elle porte sur le dos le sac de ses angoisses, il est lourd. Elle s'en fout, cette fois ci elle aura le courage d'aller jusqu'au bout, plus rien ne peut la retenir. Elle veut ressentir de nouveau la vie couler dans ses veines. Tant pis pour les doutes, tant pis pour la peur, tant pis pour le risque, elle se met à courir et se jette dans le vide, pas de regard en arrière, elle entend la plainte aguicheuse des démons s'éloigner peu à peu. Elle ressent le vent sur son visage, l'air de la vie lui caresse les joues, plus elle chute et plus elle se sent légère, elle lâche du leste, peu importe l'atterrissage, elle a franchi le pas et ne peut plus reculer.

Maintenant la lumière lui appartient, à elle d'en faire ce qu'elle veut...

1 octobre 2007

Vegetal


Si tu es né dans une cité HLM
Je te dédicace ce poème
En espérant qu'au fond de tes yeux ternes
Tu puisses y voir un petit brin d'herbe

Tryo - L'hymne de nos campagnes

30 septembre 2007

Delirium Tremens

Des éclairs choppent tes yeux au hasard
Les lasers t'étranglent et t'enfoncent leurs dards
Cette nuit suçera ma sève
Moi je m'en fiche, je rave



Le parfum enivrant
Obsédant
Qui te couvre d'ivresse
Te transforme en détresse
Et peut faire de ta soirée
Comme une éternité à crier

Tryo - Apocalypticodramatique


Reflexion

26 septembre 2007

Reggae Vibration



Vision of ordinary thing that are unusual
we remain alone in the city
We all need human heat

Mo'Kalamity

Incandescence

No illumination day

Je m'assois souvent à mon bureau, sans idée précise, juste avec cette envie qui me travaille. Je pose un bloc ou une feuille devant moi, rassemble stylos et crayons, bien alignés, prêts à servir. J'attend, je cherche, je regarde autour, les murs encore vierges, les étagères de livres, les pochettes à dessin. Je reflechis à ce que je pourrais faire, de quelle façon, quel outil ou instrument utiliser? Rien ne vient. Je cherche toujours, avide de trouver l'idée, l'éclair d'inspiration, le signal qui me dirait quoi faire, comment faire, et que soudainement ma main retranscrive le beau. A force d'attendre l'illumination je me lasse. J'attend, je réfléchis encore, mais toujours rien. Rester trop longtemps face a ce carré blanc, là devant moi, commence a me fatiguer. Il semble me narguer, rire, et moi je cherche toujours comment le faire taire. Rien ne vient jamais, je fini toujours par refermer le bloc, ranger les stylos, et me promettre que la prochaine fois sera la bonne.

Tout au fond de moi j'ai ce besoin de remplir la feuille, qu'elle ne reste pas vide, inutile, et desesperement terne, qu'elle ne me renvoie pas cette image de moi-même qui me déplait. J'ai pourtant beau vouloir donner satisfaction a cette fille au fond de moi, qui me crie que je ne suis ni vide ni inutile ni desesperement terne, je crois que je ne cherche pas au bon endroit. Je prend les choses à l'envers.Plus je cherche quoi dire, qui être, et comment l'être, plus je me fourvoie, plus je m'éloigne de moi. De ce coeur bouillonnant qui est là, bien caché mais présent, tout au fond. Et qui ne demande qu'à s'ouvrir à se répandre sur la feuille blanche. Si seulement je lui en laissais le temps, si seulement je l'écoutais...

24 septembre 2007

Opal Dream

Le temps court, file et défile, les choses changent, passent, se modifient, des gens se perdent, se retrouvent, s'éloignent ou se rapprochent. Et dans ce grand chaos qu'est la vie, une seule chose demeure cependant. La musique est le lien, la passerelle entre chaque monde, chaque univers, elle permet de retrouver ceux qui appartiennent au passé le temps de quelques notes. Elle est le fil entre nous et le souvenir, entre nous et le passé, les êtres passés. L'espace d'un instant, on fait corps de nouveau, au travers de mots, de rythmes, dans une dernière danse, un dernier sourire, un dernier souvenir. Et puis on rouvre les yeux, on revient a la réalité, à cette réalité de changements, de bouleversements, du temps qui avance, implacable et aveugle, et on conserve le sourire de cette dernière danse oubliée...